25/03/2024
Lancé en 2013, le Programme France Très Haut Débit est supposé s’achever en 2025 sur le bilan de 100% des foyers français éligibles. Si le chantier avance rapidement, nous n’y sommes pas encore, et au moment où l’État semble donner des signes de démobilisation, l’actualité récente montre à la fois que la non-connectivité des « exclus de la fibre » devient socialement insupportable et que les réseaux fibre sont en train de devenir une infrastructure vitale qui mérite une nouvelle phase d’investissement… Des sujets sensibles et éminemment stratégiques au menu des 13èmes États Généraux de RIP, le jeudi 28 mars à Deauville.
Champion d’Europe ? La France est en théorie le pays le mieux connectés d’Europe.
Avec 39,8 millions de locaux fibrés dont 38 millions en fibre optique (source Arcep). Selon l’OCDE, la France dispose de 51,4% de ses connexions Internet en fibre optique, ce qui la place au-dessus de la moyenne de l’OCDE (34,9%) mais derrière l’Espagne (81,2%) et la Suède (79,6%). Ces résultats sont prometteurs, surtout si l’on intègre la part de la population connectée au Très Haut Débit. Pourtant, à considérer l’ambition 2025 d’une Europe du gigabit, si la France fait figure de bon élève avec son réseau très majoritairement fibré, l’UFC Que Choisir pointait en avril 2023 qu’un foyer français sur cinq n’accédait toujours pas au Très Haut Débit, notamment dans les zones rurales justement ciblées par le Programme France Très Haut Débit qui a mobilisé 23 milliards d’euros d’argent public et privé.
Économies surprises
S le programme France Très Haut Débit tient ses promesses, l’inflation des attentes (on est passé du 100% THD à 30Mb à la volonté d’être à 100% fibre optique) le conduit aujourd’hui dans sa phase la plus critique ; celles des derniers mètres, qui soulève notamment les questions des raccordements longs et complexes pour lesquels l’État avait provisionné 150 millions d’euros en 2023, millions finalement partis en fumée fin février dans le cadre des 10 milliards du plan d’économies avancé par Bercy. Une décision qui semble donner le signal d’un désengagement de l’État et qui a surpris toutes les collectivités locales engagées dans le chantier ainsi que toute la filière des infrastructures numériques représentée par la Fédération Infranum… À cela s’ajoutent l’augmentation des coûts des travaux de génie civil et des tarifs d’accès aux infrastructures existantes. Le programme n’est pas fini, il rentre en fait « dans le dur » des finitions et a plus besoin que jamais de l’engagement ferme de toutes ses parties prenantes, au moment même où le chantier est scruté par tous tant les attentes des populations sont devenues vives…
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