Teréga : la fin d'un projet

C'est la fin d'un projet qui inquiétait les élus du Bassin de Lacq. La société Teréga a renoncé à son projet "Pycasso" de stockage de CO₂ dans le Bassin de Lacq, qui visait l'enfouissement de millions de tonnes de CO₂ dès 2030.

La société Teréga a officiellement renoncé à son projet controversé de stockage de CO₂ sous le sol béarnais, dans le Bassin de Lacq. Ce programme, intitulé "Pycasso", prévoyait l'enfouissement de plusieurs millions de tonnes de CO₂ dès 2030 pour le compte de grandes entreprises industrielles telles que le pétrolier Repsol, le sidérurgiste ArcelorMittal et le cimentier Lafarge.

Annoncée le 24 octobre par le journal Sud Ouest, cette décision de Teréga met fin à des mois de tension entre l’entreprise et les élus locaux, qui craignaient pour l’avenir économique et environnemental de leur territoire. Patrice Laurent, président de la Communauté de communes Lacq-Orthez (CCLO), a exprimé son soulagement : "Le fait qu'officiellement Teréga enterre son projet de stockage à Lacq, c'est une excellente nouvelle pour le territoire."

Depuis l’annonce du projet Pycasso, de nombreuses voix se sont élevées pour contester le choix du Bassin de Lacq comme site de stockage. Les élus de la région ont mis en avant les risques potentiels pour l’économie locale et l'emploi, estimant que ce projet pouvait mettre en péril des milliers de postes. Patrice Laurent, en particulier, avait expliqué que "8 000 emplois étaient directement ou indirectement concernés par ce projet", arguant que le stockage de CO₂ pouvait compliquer l'extraction de gaz, une activité essentielle pour les usines locales.

Au début du mois d’octobre, la CCLO avait lancé une vaste campagne de communication dans l’agglomération de Pau, apposant des affiches portant le message : "Lacq, réservoir de projets, pas de déchets !" Ce slogan visait à sensibiliser les habitants aux enjeux du projet et à démontrer la volonté des élus de préserver le territoire et son tissu économique.

Dans une déclaration publique, le PDG de Teréga, Dominique Mockly, a clarifié la position de l'entreprise : "Teréga s’investit depuis plusieurs années sur le développement de solutions CCUS pour les industriels des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Aujourd’hui, le site de Lacq n’est plus considéré du fait de l’absence de discussions possibles avec les industriels locaux." Bien que le projet Pycasso soit désormais abandonné dans le Bassin de Lacq, Teréga entend poursuivre ses travaux de captage et stockage de carbone pour aider les entreprises du sud-ouest à réduire leurs émissions.

Pour les élus du Bassin de Lacq, cette annonce marque la fin d’un dossier sensible qui avait suscité des inquiétudes, mais aussi une détermination à défendre l’économie locale. "Cette décision va permettre de passer à autre chose, de reprendre des relations apaisées avec tout le monde", a conclu Patrice Laurent, estimant que cette renonciation offre de nouvelles perspectives pour le territoire, loin des enjeux liés au stockage de CO₂.

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