25/04/2025
Un chantier d’envergure est en cours à Sarreguemines, sur le site de la station d’épuration interfrontalière située dans le quartier de Welferding, route de Grosbliederstroff. Objectif : remplacer 400 mètres de canalisation, dont un tronçon stratégique passant sous la Sarre, véritable frontière naturelle entre la France et l’Allemagne. Un projet ambitieux estimé à 3,3 millions d’euros.
Un équipement moderne, un réseau vieillissant
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Mise en service en 2003, la station d’épuration interfrontalière est un modèle de modernité. Compacte, fermée et conçue pour limiter les nuisances sonores et olfactives, elle traite quotidiennement les eaux usées de 50 000 équivalents habitants. Le périmètre desservi est vaste, incluant les vallées françaises de la Blies et du Strichbach ainsi que plusieurs communes allemandes comme Rilchingen-Hanweiler, Sitterswald et Habkirchen.
Mais si la station elle-même reste à la pointe de la technologie, les conduites souterraines qu’elle dessert datent, elles, des années 1970. "Ces conduites sont vétustes", explique David Beyer, responsable de l’assainissement à la Communauté d’Agglomération Sarreguemines Confluences (CASC). "Le risque de casse, notamment sous la Sarre, est trop important. Nous avons donc choisi d’anticiper en renouvelant l’ensemble du réseau. D’autant plus qu’une population allemande plus importante est aujourd’hui raccordée à la station."
Pour franchir la Sarre sans perturber son écosystème, les équipes ont recours à la technique du forage dirigé. Une opération de haute précision rendue encore plus complexe par la profondeur à atteindre : "Il faut passer sous trois mètres de lit de rivière, puis encore cinq mètres en dessous", précise le responsable technique. Une méthode coûteuse, mais indispensable pour sécuriser les installations à long terme.
Fait notable : bien que la majorité des eaux traitées proviennent du territoire français, l’impulsion du projet est venue des collectivités allemandes. "Sur un budget total de 3,3 millions d’euros, nous contribuons à hauteur de 13,8 %", souligne Roland Roth, président de la CASC et maire de Blies-Guersviller. "Mais l’intérêt est clairement partagé. Dans ma commune, par exemple, la construction d’une station locale aurait été impossible à cause des risques fréquents d’inondation. Cette solution intercommunale répond donc aussi aux contraintes du terrain."
Ce chantier, à la fois stratégique, environnemental et transfrontalier, s’inscrit dans une dynamique de coopération durable entre les deux pays. Il devrait s’achever d’ici la fin de l’été, marquant une étape importante dans la modernisation des infrastructures d’assainissement de la région.
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