10/06/2025
À Montpellier, mercredi 11 juin 2025, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a présenté une série de propositions pour éviter le déclin du réseau ferroviaire français. Elle appelle à une mobilisation nationale pour sauver les lignes locales, en particulier en Occitanie, région fortement exposée.
Alors que le réseau ferroviaire français accuse un vieillissement critique, les signaux d’alerte se multiplient. Avec ses quelque 30 000 kilomètres de voies, dont une grande partie appartient à l’État, le système ferroviaire est aujourd’hui menacé par un désengagement progressif des pouvoirs publics. Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a récemment tiré la sonnette d’alarme : si rien n’est fait, plus de 4 000 kilomètres de « petites lignes » pourraient disparaître d’ici 2032.
Dans ce contexte, Carole Delga a choisi Montpellier pour lancer un appel fort. Flanquée de plusieurs élus régionaux, elle a dénoncé l’inaction de l’État face à la dégradation continue du réseau. En Occitanie, près de 1 000 kilomètres de lignes sont en sursis, menaçant directement les territoires ruraux et les populations qui dépendent du train pour leurs déplacements quotidiens.
« Le ferroviaire ne doit plus être le parent pauvre des politiques de mobilité. Il est urgent d’agir », a martelé la présidente de Région.
Depuis 2008, les Régions ont accepté de participer à l’entretien de ces lignes, alors que cela relevait de la compétence de l’État. En Occitanie, cet engagement s’est traduit par un investissement de près de 900 millions d’euros en dix-sept ans, dont 700 millions pour les lignes secondaires. Une implication massive, mais difficilement tenable dans un contexte de contraintes budgétaires croissantes.
Un plan de financement ambitieux
Pour inverser la tendance, Carole Delga a présenté un plan concret visant à redonner à l’État les moyens d’assurer ses responsabilités. Elle propose de porter à 5,5 milliards d’euros par an le budget de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (AFITF).
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Ce montant serait financé par :
2,3 milliards d’euros issus des recettes des quotas carbone ;
2 milliards provenant de la renégociation des concessions autoroutières ;
et un complément via une écotaxe sur le transit routier international.
Au-delà des propositions financières, la Région lance une campagne de mobilisation citoyenne baptisée « Petites lignes, grande cause ». L’objectif : sensibiliser les habitants, les usagers, les élus locaux, les associations et les syndicats à l’urgence de la situation.
Huit lignes régionales sont actuellement menacées de fermeture, parmi lesquelles :
Toulouse – Auch
Perpignan – Latour-de-Carol
Tessonnières – Figeac
Béziers – Neussargues
Le Monastier – Mende – La Bastide
Nîmes – Le Grau-du-Roi
Nîmes – Clermont-Ferrand
La Région invite les citoyens à signer une pétition disponible en ligne sur laregion.fr/petitiontrain, afin de faire entendre leur voix et défendre l’avenir du transport ferroviaire dans les territoires.
Autour de Carole Delga, plusieurs élus régionaux ont exprimé leur soutien. Jean-Luc Gibelin, vice-président chargé des transports, Vincent Garel, président de la commission des mobilités, ou encore Benjamin Assié, représentant du groupe Occitanie Pays Catalan Écologie, ont tous salué l’initiative. Ils rappellent qu’un réseau ferroviaire dense est essentiel pour garantir une mobilité équitable et lutter contre la fracture territoriale.
La conférence de Montpellier marque une étape importante dans la mobilisation pour la sauvegarde des petites lignes. La Région Occitanie envoie un signal clair à l’État : sans un engagement fort et durable, c’est un pan entier du service public qui risque de disparaître.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement.
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