20/06/2025
Le Groupe NaTran, anciennement GRTgaz, espère bientôt entamer les travaux du tout premier tronçon de ce qui deviendra la grande autoroute française de l’hydrogène. Ce corridor stratégique reliera Fos-sur-Mer, sur la côte méditerranéenne, à l’Allemagne, en traversant notamment la région Auvergne-Rhône-Alpes. À terme, ce réseau souterrain s’étendra sur près de 850 kilomètres.
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Ce projet d’envergure nationale s’inscrit dans une dynamique européenne plus large : le programme H2med. Portée par la France, l’Espagne et le Portugal, avec le soutien de l’Allemagne, cette initiative transnationale vise à connecter les réseaux d’hydrogène de la péninsule Ibérique au nord-ouest de l’Europe, afin d’assurer un approvisionnement en hydrogène vert compétitif d’ici à 2030. Le projet est conduit par les gestionnaires de réseau de transport des pays partenaires : Enagás, NaTran, OGE, REN et Teréga.
Au cœur de cette ambition, le projet HY-FEN (Hydrogen French Eastern Network) prévoit le développement d’une infrastructure dédiée au transport d’hydrogène depuis le sud de la France jusqu’à la frontière allemande. Il s’inscrit dans la continuité du projet BarMar, avec pour vocation de relier l’Espagne, la France et l’Allemagne, en passant par des vallées à fort potentiel de production et de consommation d’hydrogène, notamment la vallée du Rhône. Ce corridor comprendra également des projets de stockage souterrain à grande échelle. HY-FEN bénéficie d’ores et déjà d’un financement européen à hauteur de 15 millions d’euros.
Sur l’ensemble du tracé, 280 kilomètres traverseront la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui accueillera le premier tronçon actuellement en phase d’étude. Ce segment initial comprendra 40 kilomètres de canalisation enterrée, reliant les industriels de la Vallée de la Chimie au futur réseau HY-FEN, en passant par l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry. La mise en service de ce tronçon, comme de l’ensemble du réseau français, est prévue pour 2030.
Dans cette opération, NaTran intervient en tant qu’opérateur d’infrastructure. « Un appel à projets lancé fin 2024 a suscité de nombreuses manifestations d’intérêt. Le marché est en pleine structuration et la demande pour relier producteurs et consommateurs d’hydrogène est manifeste », explique Bérangère Preault, déléguée territoriale Rhône Méditerranée. L’objectif est clair : proposer davantage de débouchés, diversifier les sources d’approvisionnement, garantir des prix maîtrisés et offrir une traçabilité environnementale conforme aux attentes des clients.
Les canalisations de cette future autoroute de l’hydrogène seront enterrées à une profondeur minimale d’un mètre et présenteront un diamètre compris entre 900 et 1 200 millimètres. L’infrastructure sera par ailleurs conçue pour être interconnectée avec des installations de stockage de grande capacité, un élément clé pour assurer la flexibilité du système énergétique et soulager ponctuellement le réseau électrique.
Avant le démarrage effectif des travaux, NaTran devra encore obtenir l’ensemble des autorisations administratives requises et mener les concertations publiques, étape incontournable mais potentiellement longue dans l’avancement du projet.
Avec ce projet structurant, la France ambitionne de se positionner comme l’un des futurs carrefours européens de l’hydrogène bas carbone.
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