Des protocoles stricts

La réhabilitation de canalisations amiantées présente un risque sanitaire majeur. Les interventions en milieu amianté suivent des protocoles stricts afin de garantir la sécurité des équipes et le respect des réglementations en vigueur.

                                                                                                                                                                      Sponsor d'Intertas.info

La réhabilitation de canalisations contenant de l’amiante constitue un défi technique et sanitaire de premier ordre. Présent dans de nombreux réseaux posés avant les années 1990, l’amiante-ciment a été largement utilisé pour ses propriétés mécaniques, sa résistance à la corrosion et son faible coût. Cependant, la découverte de ses effets nocifs sur la santé a conduit à son interdiction en France en 1997, tout en laissant un parc important d’ouvrages encore en service.

L’amiante est un matériau dangereux lorsque ses fibres sont libérées dans l’air et inhalées. Ces fibres, invisibles à l’œil nu, peuvent pénétrer profondément dans les voies respiratoires et provoquer des pathologies graves : asbestose, cancers pulmonaires, mésothéliome.

Lors des travaux de réhabilitation, le risque d’émission de fibres est particulièrement élevé :

• Sciage ou découpe des conduites
• Démolition ou percement des parois
• Retrait des tronçons endommagés. Même des opérations a priori limitées peuvent entraîner la dispersion de fibres, rendant indispensable la mise en place de procédures strictes.

En France, les interventions sur matériaux amiantés sont encadrées par le Code du travail (articles R4412-94 et suivants) et le Code de la santé publique. Les entreprises doivent être certifiées amiante sous-section 3 (travaux de retrait) ou sous-section 4 (travaux d’entretien ou de maintenance), selon la nature de l’opération.

Les étapes clés incluent :

• Repérage préalable : identification et cartographie des canalisations amiantées avant chantier.
• Plan de retrait ou de confinement : description des méthodes, des protections collectives et individuelles, ainsi que des mesures de contrôle de l’empoussièrement.
• Mise en sécurité du site : balisage, signalisation, zones confinées, contrôle de l’accès.
• Protection des intervenants : utilisation d’équipements respiratoires filtrants ou à adduction d’air, combinaisons étanches, gants et surbottes jetables.
• Surveillance environnementale : mesures régulières de la concentration en fibres dans l’air, réalisées par un laboratoire accrédité.

Pour limiter l’émission de fibres, plusieurs techniques spécifiques peuvent être mises en œuvre :

• Travaux sans retrait complet : chemisage interne (lining) ou gainage (sliplining) qui permettent de conserver la conduite en place tout en assurant son étanchéité et sa durabilité.
• Retrait avec humidification : découpe et manutention des tronçons amiantés après saturation en eau pour limiter la dispersion des poussières.
• Utilisation d’outils à faible vitesse pour réduire l’abrasion et l’aérosolisation.

La gestion des canalisations amiantées ne se limite pas à un problème technique ; elle engage la responsabilité des maîtres d’ouvrage, des entreprises et des pouvoirs publics. Le respect scrupuleux des réglementations, la formation des équipes et la vigilance sur le terrain sont essentiels pour protéger les travailleurs, les riverains et l’environnement.

En définitive, la réhabilitation de canalisations amiantées est un chantier sensible où la sécurité prime sur la rapidité d’exécution. Les méthodes et protocoles mis en œuvre aujourd’hui visent un objectif clair : garantir la continuité du service tout en assurant un niveau de risque proche de zéro pour la santé.

Sponsor d'Intertas.info, qui nous permet de vous informer